Vercors : Le silence de la mer
Incontournable chef-d'oeuvre de la Résistance, 'Le Silence de la mer' fait le récit d'une rencontre forcée, durant l'hiver 1941, entre un officier allemand et deux Français obligés de l'héberger. Chaque soir, avec élégance et courtoisie, l'ennemi s'adresse à ses hôtes. Impossible dialogue : jamais il n'obtiendra le mondre écho à ses paroles.
Toutes les nouvelles qui composent ce livre présentent la sinistre vérité d'une époque : celle de la collaboration, de l'occupation, de l'holocauste.
De registre dramatique pour la plupart, les nouvelles réunies dans ce recueil témoignent chez l'auteur d'une créativité remarquable. Grâce aux montages narratifs subtils, aux jeux sur le point de vue et l'énonciation, l'indignation s'exprime par des touches brèves mais intenses, qui retentiront longtemps dans l'esprit des élèves.
Ces textes pourront faire l'objet d'échanges fructueux avec le professeur d'histoire.
Ce récit est le premier qu’a publié clandestinement Jean Bruller alias Vercors, en 1942. Il fut d’ailleurs critiqué pour une apparente tolérance vis à vis de l’envahisseur.
Hiver 1940, la France est défaite. En province, dans une ancienne demeure, un vieil homme et sa nièce voient une partie de leur habitat réquisitionnée pour héberger un officier allemand. Lors des veillées, dans la grande cuisine, seule pièce chauffée, au coin de l’âtre, l’officier leur rend visite et essaye d’établir un contact. Enfermés dans leur mutisme, les deux hôtes écoutent sans mot dire. De long monologues sur l’amour des peuples, la coopération, l’admiration de la culture française émanent de cet homme fin et cultivé, musicien de profession. Il croit à l’avenir d’une Europe unifiée où chacun respecte l’autre et y apporte son particularisme. Il croit en la pluralité des cultures et des idées. En face de lui, seul le silence lui répond. Et puis, lors d’un voyage de l’officier à Paris, tout bascule. Il a compris le vrai visage du nazisme, la fausse route sur laquelle il croyait évoluer. Alors, plein d’amertume, ne pouvant plus affronter ses hôtes, il demande sa mutation pour le front. Lors de son départ, le vieil homme et sa nièce briseront la barrière du silence qu’ils avaient établie.
Avec le recul et au regard de l’histoire, ce récit nous révèle une très grande subtilité d’esprit pour une oeuvre composée en pleine tourmente.