Quiriny : Les assoiffées
En 1970, la Belgique est le théâtre d'une révolution d'inspiration prétendument féministe, excluant les hommes de toute vie sociale et instituant une dictature d'un nouveau genre.
En France cependant, des militants des causes extrêmes considèrent ce petit enfer totalitaire comme un modèle d'égalité. Quelques-uns, parmi les plus convaincus - d'où se détache la figure drolatique de Pierre-Jean Gould, intellectuel germanopratin -, seront conviés à un premier voyage officiel dans l'Empire des femmes, dirigé d'une main de fer par les " Bergères ", Ingrid et sa fille Judith. Sur place, ils seront " promenés " dans des décors en carton-pâte dressés par les propagandistes du pouvoir.
Une farce politico-touristique où le tableau ubuesque d'un régime délirant s'accompagne d'une description cocasse de mondains en liberté surveillée, persuadés de participer à un voyage historique. On suit, en parallèle, sous la forme d'un journal, l'histoire d'Astrid, une sujette anonyme, qui découvre la réalité paranoïaque du pouvoir, les privilèges des apparatchitzas et leurs caprices insensés. Dans ce récit burlesque, qui mêle le sarcasme à la gravité, Bernard Quiriny nous livre une réflexion mordante sur les excès du fanatisme et du pouvoir absolu.