Fleischer : Imagination
Anton, jeune universitaire d'Europe centrale, entreprend une recherche sur le phénomène de l'imitation dans nos sociétés contemporaines, sous la direction d'un vieux professeur à la retraite, Josef Kalman, dont les idées et les interrogations sont parfois déconcertantes ou dérangeantes, comme par exemple celle-ci : le bonheur, aujourd'hui, n'est-il qu'une imitation du bonheur ? Il est entendu, entre le vieux professeur et son élève, que le travail pourra prendre une forme romanesque, éventuellement fantasque, extravagante ou même délirante : ce sera l'histoire de Mimmo, dont Anton nous livre les épisodes au fur et à mesure qu'il les invente, inspiré par une réalité que la fable va bientôt rejoindre. Mais c'est dans sa vie privée, et notamment à travers les relations érotiques, qu'Anton entretient avec sa jeune maîtresse Lucia, doublée - ou dédoublée - par sa soeur jumelle Nell - dont il consigne les événements dans un carnet de notes -, que se joue le roman de l'imitation, imitation d'un roman. Sous ses airs de conte ludique, intranquille et inquiétant, Imitation débusque, en revisitant les cauchemars du passé européen et les bégaiements du présent, les clés d'une époque contemporaine ivre de ses propres contrefaçons.