Camus : Caligula
Ange en quête d'absolu ? Monstre sanguinaire ? Avant la guerre, Albert Camus conçoit Caligula, ainsi que Sisyphe ou Meursault (L'Étranger), comme un héros de l'Absurde. En 1945, la pièce est reçue comme une fable sur les horreurs du nazisme. Ses versions et ses mises en scène successives, l'évolution de la sensibilité du public ont contribué à faire de Caligula une des figures les plus troublantes de notre théâtre. À l'image du tyran se superposent, dans notre mémoire, les visages de Gérard Philipe, qui créa le rôle, et celui d'Albert Camus, qui mêla toujours au besoin de tendresse et à l'exigence de pureté une étrange «fixation au meurtre» et «cette violence intérieure» (Jean Grenier) qui anime son empereur romain.
Chaque volume de Folio théâtre, consacré à une grande pièce du répertoire classique ou contemporain, se compose d'un texte, d'un commentaire, d'analyses critiques ainsi que d'une histoire de la mise en scène et du jeu des acteurs.