Bober : Laissées-pour-compte
«Y'a pas d'printemps», «Un monsieur attendait» et «Sans vous» sont trois titres de chansons. Mais ce sont aussi les noms donnés à trois vestes fabriquées au début de l'année 1949 dans l'atelier de Monsieur Albert. Laissées-pour-compte, mais vivantes, serrées l'une contre l'autre, elles apprirent à écouter le moindre bruit que faisait la vie : les murmures et les éclats de voix, les histoires de guerre et les recettes de cuisine, les histoires de bal du dimanche et les histoires de ciel bleu. Témoins de passions et de haines, elles connurent la tristesse, l'anxiété, les désespoirs et apprirent la clairvoyance, l'ironie, la patience, la tranquillité et la joie. Et le chagrin. Et l'indignation…
Les tribulations de ces vestes permettent à Robert Bober d'évoquer, avec le talent qu'on lui connaît, le Paris d'autrefois, les métiers, les hommes et les femmes, et de parler de l'identité, de l'exclusion, de la mémoire et de l'oubli. Un livre chargé d'une humanité pleine de chaleur et de fraternité.