Le Clézio : Le Deluge
Le 25 janvier à 15 h 30, François Besson, le narrateur, est frappé par une vision qui prend valeur de symbole : au moment où s'élance vers le ciel le hurlement de la sirène, une jeune fille apparaît sur un vélomoteur. Elle disparaît entre les maisons en même temps que cesse le bruit. Cet instant provoque chez le narrateur un basculement intérieur. «Depuis ce jour, tout a pourri. Je, François Besson, vois la mort partout.»
Depuis ce jour François Besson vit les treize journées essentielles de sa vie.
Le premier jour il écoute la confidence d'une amie, Anna, enregistrée sur bande magnétique. Il écoute ce qu'elle espérait, ce qui la passionnait, sa lassitude et ses raisons d'en finir.
Le treizième jour, après avoir renoncé à l'argent, à l'amour, au travail et au bonheur, après avoir offert, en guise de sacrifice expiatoire, ses deux yeux à la brûlure du soleil, Besson fait passer l'envers de la bande. Anna raconte qu'elle a menti, que ses raisons de se suicider sont difficiles à dire mais qu'elle va mourir ; elle a absorbé le gardénal et il entendra ses dernières paroles. On assiste à la mort d'Anna. Elle dit : «C'est comme s'il y avait le déluge.»
Le livre se termine sur l'abandon de François Besson. Le 22 mars 1963, il cède : la barrière de sa volonté n'est plus. Il a voulu le déchaînement, et ce déchaînement s'accomplit.