Colette, journaliste. Chroniques et reportages 1893-1945
C'est une part importante de l'oeuvre qui se trouve conservée dans les archives de la presse française. Une part qui échappait jusqu'à présent aux nombreux lecteurs de l'écrivain. Une part d'autant plus significative que Colette se sert souvent de la presse comme d'une sorte de banc d'essai, esquissant dans ses chroniques des thèmes et des idées qu'elle développera ensuite dans son oeuvre romanesque ou autobiographique ; et qu'elle ne considérait pas cette activité journalistique comme une besogne alimentaire, mais comme un pan de son oeuvre. De sorte qu'on y retrouve les mêmes bonheurs d'écriture, la même alacrité. Ces articles qui, pour l'essentiel, datent des années 1930 et début 1940, montrent une Colette en prise directe avec son époque. Qu'il s'agisse d'un procès d'assises, de la traversée inaugurale du paquebot Normandie, de la représentation d'une pièce de Guitry, d'un portrait du Président de la République Albert Lebrun, d'une séance de music-hall avec Mistinguett, on s'apercevra qu'aucun spectacle terrestre ne la laisse indifférente. Acuité du regard, précision du style, souci du lecteur, bonne longueur - ni trop long ni trop court. Quelle meilleure définition du journalisme pourrait-on donner ? Gérard Bonal est spécialiste de Colette et reconnu comme tel, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, il est également président de la société des Amis de Colette. Frédéric Maget, professeur de français, est l'auteur de nombreux écrits sur Colette dont il a également édité les Lettres à Missy (Flammarion, 2009)