Guillebaud : Amants
Une jeune femme, mariée, mère de deux filles, éditrice, rencontre un homme, lui aussi marié, père d'une petite fille et travaillant, en province, dans l'édition peut-on supposer ou du moins dans une activité qui en est proche. Elle éprouve immédiatement de l'attrait pour lui et, malgré la banalité de leur premier échange, pressent ce qui va advenir entre eux. C'est un coup de foudre mais à combustion lente, qu'elle vit, elle l'impatiente, avec patience. Il reprend contact. Ils se téléphonent beaucoup, de telle sorte que lorsqu'ils deviennent amants les barrières sont déjà tombées entre eux. L'attrait se double d'une passion physique violente. Ils se voient peu, étant donné l'éloignement géographique et leurs vies de couple. C'est un adultère, une liaison cachée, un éblouissement, comme une nouvelle vie inespérée pour les amants. Mais le secret, plein de charme au début, devient pesant et les rendez-vous furtifs frustrants. Ils voudraient s'aimer au grand jour, ne plus se quitter. Ils sont las des mensonges. Vers quoi vont-ils ? Ils sont incapables de rompre mais incapables aussi de briser les liens qui les retiennent ailleurs. Il finit par venir s'installer à Paris. Il y a des crises entre eux, suivies de réconciliations. La passion s'exaspère. Le bonheur des premiers temps s'assombrit, se dramatise. Il tombe malade, retourne chez lui. Elle s'affole et d'autant plus qu'elle n'a plus de nouvelles et que sa clandestinité l'empêche d'être auprès de lui. Il finit par être hospitalisé. Elle va le voir en cachette et comprend qu'il est condamné. Elle avoue tout à son mari qu'elle n'a jamais cessé d'aimer, et comme elle l'écrit, « retourne à l'écurie ».