Némirovsky : Les Vièrges et autres nouvelles
Femmes terrassées par la fortune qui a cessé de leur obéir. Hommes brutalement dépouillés de leurs atouts. Mères abîmées dans le regret du " temps aboli ". Fils et filles hantés par la malédiction de l'hérédité. Rarement l'ironie d'Irène Némirovsky aura fait autant de ravages que dans ce volume plein d'" avertissements à distance ". Si fragile que soit le sort d'Anne, Marcelle ou Camille, un fil les relie à la vie. Il court d'un bout à l'autre de ces douze nouvelles, inédites ou introuvables, qui offrent un inattendu raccourci de son talent dans des domaines tels que le scénario ou l'histoire de fantômes. Interrogeant les caprices du destin à mesure que se joue le sien, l'auteur de " Suite française " teinte son art d'amertume avant de le retourner contre elle dans " Les vierges ", dernier texte publié de son vivant : " Je suis seule comme vous à présent, non pas d'une solitude choisie, recherchée, mais de la pire solitude, humiliée, amère, celle de l'abandon, de la trahison... " - L'oeuvre d'Irène Némirovsky, figure littéraire des années 1930, assassinée à Auschwitz en 1942, comporte seize romans dont " David Golder ", " Le Bal ", " Suite française " (prix Renaudot, 2004) et récemment " Chaleur du sang " (2007).