Marivaux : La Vie de Marianne
Vers le milieu du XVIIe siècle, les passagers d'un carrosse qui fait route vers Bordeaux sont attaqués et tués par des voleurs, mais une petite fille de deux ou trois ans est épargnée et bientôt recueillie par le curé d'un village voisin et sa soeur qui la prénomment Marianne. Une douzaine d'années plus tard, elle accompagne à Paris sa mère adoptive qui meurt brutalement. Elle est alors recueillie par un homme de considération, M. de Climal, qui la loge chez une lingère, mais lui fait rapidement ta cour, une cour à laquelle Marianne résiste d'autant plus qu'elle tombe bientôt amoureuse d'un beau jeune homme, Valville, qui n'est autre que le neveu de Climal. La Vie de Marianne, que Marivaux tait paraître de 1731 à 1741, commence comme un roman d'aventures, mais c'est sa propre vie que raconte la narratrice, une comtesse qui ne connaît ses origines que depuis quinze ans, et s'est décidée à écrire ses mémoires sous la forme de lettres qu'elle rédige pour une amie. Il se peut que La Vie de Marianne fasse place au romanesque et au hasard : c'est aussi finalement un roman d'analyse, celui d'une femme qui raconte son destin avec une lucidité qui n'abolit pas la part du secret ni le mystère de l'incompréhensible.
édition présentée et annotée par Jean M. Goulemot