Brantôme : Les Dames galantes
Or voici encore une autre race de cocus, qui est certes abominable et exécrable devant dieu et les hommes, qui, amourachés de quelque bel adonis, leur abandonnent leurs femmes pour jouir d'eux. J'ai ouï conter qu'en quelque endroit du monde (je ne le veux pas nommer), il y eut un mari qui était vilainement épris d'une jeune homme qui aimait fort sa femme, et elle aussi lui : soit, ou que le mari eût gagné sa femme, ou que ce fût une surprise à l'improviste, les prenant tous deux couchés et accouplés ensemble, menaçant le jeune homme s'il ne lui complaisait, l'investit tout couché, et joint et collé sur sa femme, et en jouit ; dont sortit le problème, comme trois amants furent jouissants et contents tout à un même coup ensemble.
(folio 1260)