Stendhal : Armance
«- Je vous parlerai comme à moi-même, dit Octave avec impétuosité. Il y a des moments où je suis beaucoup plus heureux, car enfin j'ai la certitude que rien au monde ne pourra me séparer de vous ; mais, ajouta-t-il... et il tomba dans un de ces moments de silence sombre qui faisaient le désespoir d'Armance...
- Mais quoi, cher ami ? lui dit-elle, dites-moi tout ; ce mais affreux va me rendre cent fois plus malheureuse que tout ce que vous pourriez ajouter.
- Eh bien ! dit Octave... vous saurez tout... Ai-je besoin de vous jurer que je vous aime uniquement au monde, comme jamais je n'ai aimé, comme jamais je n'aimerai ? Mais j'ai un secret affreux que jamais je n'ai confié à personne, ce secret va vous expliquer mes fatales bizarreries.»
Edition présentée, établie et annotée par Armand Hoog