Quint : Effroyables jardins
«Certains témoins mentionnent qu'aux derniers jours du procès de Maurice Papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience. [...] L'ancien secrétaire général de la Préfecture a peut-être remarqué ce clown mais rien n'est moins sûr. Par la suite l'homme est revenu régulièrement sans son déguisement à la fin des audiences et aux plaidories. À chaque fois, il posait sur ses genoux une mallette dont il caressait le cuir tout éraflé. Un huissier se souvient de l'avoir entendu dire après que le verdict fut tombé :
- Sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir ?»
L'auteur dédie ce court texte lumineux, émouvant et métaphorique à la mémoire de son grand-père, ancien combattant à Verdun et de son père, ancien résistant.