Deram : Nuits
« J’avais vingt ans, le jour me rebutait. Je n’aimais pas le sort qu’il me réservait et moins encore l’avenir qu’il me promettait. Alors, à l’heure où d’autres regagnaient leurs lits, je sortais du mien et trouvais refuge dans la nuit. De couchers en réveils tardifs, je me trouvai bientôt en parfait décalage avec le reste du monde : dormant le jour, vivant la nuit. Combien de temps dura cette période ? Un an, deux ans ? En suis-je jamais sorti ? »
Dans Nuits, son deuxième roman, Pierre Deram se remémore ses nuits d’errance et tout ce qui le torturait alors : d’un côté le dégoût, l’alcool, une sexualité effrénée avec des prostituées et l’envie de se perdre dans l’obscurité, de l’autre la grâce, la recherche de la tendresse et de l’amitié, l’espoir d’un bonheur possible en compagnie d’une jeune femme qu’il ne parvient pourtant pas à aimer. Des bars de Belleville aux saunas libertins de Nice en passant par des moments paroxystiques d’enivrement à Toulouse, un homme se perd en cherchant à se trouver.
« Longtemps je n'allais rien demander d'autre à la vie que de me permettre d'errer pour toujours dans ce pays de brume et de tendresse, à mi-chemin de la perdition et de la grâce », écrit Pierre Deram. Il a trouvé la lumière grâce à ces bouleversantes Nuits.