L'avenir commence en banlieue
Il est des anniversaires qu'on aimerait passer sous silence.
En juillet 2001, la France célébrera les vingt ans de ses premières émeutes urbaines. Depuis l'été chaud des Minguettes, les banlieues populaires se sont maintes fois révoltées contre un pouvoir politique qui n'a cessé de traiter socialement un problème politique. Or, ces " insupportables " quartiers sont le miroir grossissant des imperfections de notre société : mort des utopies autrefois mobilisatrices (le plein emploi, les mixités sociales et raciales et l'égalité des chances à l'école) et déclin cruel de l'objet politique.
Après vingt années d'errance politique et de discours imposteurs, - tel celui qui attestait que la reprise économique relèverait automatiquement ces territoires -, la France est à la croisée des chemins : soit elle continue de mépriser la réalité et prolonge l'ordonnance de ses hypnotiseurs (maintien des exclus sous perfusion sociale et achat de la tranquillité publique), soit elle consent enfin à regarder ces communes dans le blanc des yeux.
Car plus que jamais, l'avenir du pays passe par le rétablissement de ses banlieues populaires.