Dante : La Divine Comédie
La lecture de La Divine Comédie est un voyage. Claudel le définit à merveille : « De celle qu’il aime, Dante n’a pas accepté d’être séparé, et son œuvre n’est qu’une espèce d’effort immense de l’intelligence et de l’imagination pour réunir ce monde de l’épreuve où il se traîne, ce monde des effets, qui, vu d’où nous sommes, semble le domaine du hasard ou d’une mécanique incompréhensible, au monde des causes et des fins. » Le lecteur n’est jamais seul au cours de son ascension. Si Dante a besoin de guides – Virgile, Béatrice, saint Bernard -, il est lui-même l’accompagnateur et le complice de qui le lit. Les expériences qu’il évoque, il considère qu'elles sont communes à tous. Il apprivoise l’imagination en l’entourant d’objets familiers. Une fois encordé au poète, et captif de sa voix, on ne peut demeurer en arrière. « On n’avait pas entendu cette voix depuis l’Antiquité latine », disait Saint-John Perse.
Plus qu’un autre sans doute, le lecteur du XXIe siècle est sensible à la conscience artistique qui habite Dante, à la manière dont il invente et manie d’un même geste la langue dont il use – « un acte qui vaut pour tous les temps, celui par lequel la poésie accède à soi » (Yves Bonnefoy). Dans cette édition, publiée à l’occasion du 700e anniversaire de la mort du poète, la traduction de Jacqueline Risset, d’une limpidité sans égale, voisine avec le texte original et bénéficie d’un appareil critique nouveau qui prend appui sur sept siècles de lectures aussi bien que sur les recherches les plus récentes.
Édition bilingue