Les cent poèmes du bonheur
Écoutez les poètes.
Ils célèbrent un beau matin de l'immortel étéet invitent à goûter les fraises dans le plat de blancheporcelaine. Eux seuls ont entendu la leçon de JeanMairet, un contemporain de Molière : Le bonheura cela de la mer et du flux /Qu'il doit diminuer sitôtqu'il ne croît plus. Eux seuls savent donner une formedurable à ce trésor fugace dont on ne se rassasiejamais.
D'un poème à l'autre, ils révèlent un mondeparfait où les charmes de la solitude croisentles douceurs de l'amitié, les mouvements de la mer,les emportements de la passion, le va-et-vient des saisons.Par la grâce de leur talent, les poètes réfutentla prétendue sagesse des adages. Les gens heureuxn'ont pas d'histoire. Allons donc ! Leur richesseest immense : une maison ou un vallon, une mémoireet des objets polis par le temps qui éclairent leur vieet les protègent. Le bonheur existe et j'y crois,disait Aragon aux heures sombres. Voici cent poèmesqui lui donnent raison.