Boris : Débarquer
Andrew, vétéran américain du 6 juin 1944, trouve la force de revenir en Normandie à la fin de ses jours pour revoir la terre qui l’a si profondément marqué. Une guide des plages du débarquement doit l’accueillir, Magali, âgée d’une trentaine d’années.
Dans sa profession, accompagner un vétéran d’Omaha Beach, c’est le Saint-Graal. Mais ce matin, lorsqu’on lui annonce l’arrivée d’Andrew, Magali se sent dépassée. Il y a neuf mois, son mari a disparu et depuis l’enquête piétine, personne ne sait s’il est mort ou vivant. Seule avec ses deux enfants, elle est morte d’inquiétude. La visite de ce vieil Américain, alors qu’elle musèle sa douleur avec des médicaments depuis des semaines, c’est trop.
Les vétérans se déplacent toujours en famille, souvent accompagnés d’une association, toujours accueillis comme des demi-dieux, presque des stars du rock. Pourtant à la gare de Bayeux, Andrew est seul. Magali n’en revient pas. Ce vieillard qui peine à marcher a fait le voyage depuis le Connecticut sans l’aide de personne. Qui est-il ? Que cache cette détermination solitaire ?
Construit comme un singulier jeu de miroir, sur une journée associant rythme implacable et temps suspendu de la vie intérieure, Débarquer est un roman de désapprentissage. Magali et Andrew ont déjà parcouru un rude chemin de vie, et les voilà confrontés à un passé qui ne passe pas. Comme les échos d’une guerre destructrice marquent à jamais les territoires et les êtres, Hugo Boris livre un roman fort et magnétique, une traversée vers l’aube qui ne se laisse pas oublier.