Besserie : Le tiers temps
« Au cours de mon existence, il me semble que peu d'êtres sont parvenus à me supporter. Je veux dire : à me supporter d'une manière qui me soit supportable. Il faut dire que je ne supporte pas grand-chose. »
Au Tiers-Temps, petite maison de retraite parisienne, réside un grand échalas au visage sombre mais aux yeux encore perçants. Ce vieux monsieur s'appelle Samuel Beckett. Attendant la fin, presque devenu l'un de ses propres personnages, l'écrivain se souvient. De son amitié avec James Joyce, de leur Irlande natale, de la complicité avec son éditeur, des premières représentations de Godot, de la grâce de l'écriture face à la déchéance d'un corps à bout de souffle. Éclairant ses derniers jours, l'humour intact du vieux Sam, rageur et ravageur, se mêle à la plus poignante mélancolie.
(Prix Goncourt du premier roman 2020)