Diop : Les petits de la guenon
« J'aurais préféré te parler de vive voix, comme tout conteur digne de ce nom, pour faire battre plus vite ton cœur et t'éprouver par mes déroutantes énigmes. […] Je t’écris, faute de mieux, et parce que sans cela il me serait bien égal d’être mort ou vivant. »
Ces mots sont ceux d’un très vieil homme, Nguirane Faye, à l’adresse de son petit-fils Badou. Au soir de sa vie, il souffre d’être sans nouvelles de ce dernier, émigré dans quelque lointain pays étranger. Ils ne se reverront plus, il le sait. Il décide alors de tout lui raconter dans sept Carnets que le jeune homme trouvera à son retour à Niarela.
Mais ce qui devait être une simple relation de la vie quotidienne d’un quartier dakarois devient peu à peu une fiction foisonnante. Nguirane Faye dresse le bilan de sa propre vie et nous fait découvrir, par un subtil croisement des récits, l’histoire de ses aïeux, les royaumes anciens, les grands écrivains wolofs et le Sénégal d’aujourd’hui.
À la fois fable politique et narration intimiste, ce roman ambitieux revisite sans relâche un passé mythique pour éclairer une troublante modernité.
Les petits de la guenon est la version française de Doomi Golo, roman en wolof de Boubacar Boris Diop, paru en 2003 aux Éditions Papyrus, à Dakar. La traduction en a été librement assurée par l’auteur lui-même.