Chraïbi : Vu, lu, entendu
"Je remercie la vie".
C'est par ces mots que commence vu, lu, entendu. A l'encontre des mémorialistes, Driss Chraïbi, le père de la littérature maghrébine d'expression française, ne se met pas en avant, mais choisit d'occuper les coulisses pour donner voix à tout un peuple, ressusciter une époque (1926-1947), vécue sur l'autre rive de la Méditerranée à travers le regard d'un adolescent ouvert au monde. Dans un style concret, relatant ce qu'il a vu, lu, entendu, avec un humour qui n'appartient qu'à lui, divers personnages sont évoqués avec émotion, la figure héraldique du père, les amis français de jeunesse et surtout les grandes personnalités du Maroc, comme Allal el-Fassi, Ahmed Balafrej, dans un amour gigantesque pour le pays natal.
"Je remercie la vie. Elle m'a comblé. En regard d'elle, tout le reste est littérature".