Les femmes qui écrivent vivent dangereusement
« Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l'aube du christianisme jusqu'à aujourd'hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d'interdits, d'appropriations, de réincorporations. »
Laure Adler
L'histoire de la lecture féminine se reflète dans la peinture et la photographie. Les artistes de toutes les époques ont représenté des femmes en train de lire. Pourtant, il aura fallu des siècles avant qu'il soit accordé aux femmes de lire à leur guise.
Ce qui leur incombait d'abord, c'était de broder, de prier, de s'occuper des enfants et de cuisiner. Dès l'instant où elles envisagent la lecture comme une possibilité de troquer l'étroitesse du monde domestique contre l'espace illimité de la pensée, de l'imagination, mais aussi du savoir, les femmes deviennent dangereuses. En lisant, elles s'approprient des connaissances et des expériences auxquelles la société ne les avait pas prédestinées. C'est ce chapitre captivant de l'histoire de la lecture féminine que Laure Adler et Stefan Bollmann explorent, avec un soin particulier du détail. Le fil de l'analyse conduit du Moyen Âge au temps présent, en s'attachant plus spécialement à certaines oeuvres de Rembrandt, Vermeer, mais aussi Manet, Matisse ou Hopper, jusqu'à la fameuse photographie d'Eve Arnold montrant Marilyn Monroe en train de lire Ulysse de James Joyce.
De courts textes de commentaire accompagnent ce choix de peintures, de dessins et de photographies.