Benot : La Révolution francaise et la fin des colonies 1789-1794
Dans cet essai, l'auteur montre l'importance de la question coloniale pour le cours même de la Révolution française et dans ses nombreuses répercussions idéologiques et juridiques. Il rappelle à quel point, de Diderot et Raynal à la Société des Amis des Noirs, la contestation de la colonisation esclavagiste a permis à de nombreux révolutionnaires d'argumenter leur condamnation du fait colonial. Il redonne à de nombreux acteurs trop souvent laissés dans l'ombre - Garran-Coulon, Polverel, Sonthonax, Milscent... - la place qu'ils méritent. Question peu étudiée car, Jaurès excepté, pour les principaux historiens de la Révolution - Michelet, Mathiez, Lefebvre, Soboul -, on dirait que les colonies, la traite, l'esclavage, tout cela ne serait qu'un à-côté négligeable en face des grands problèmes français et européens. De même, la mémoire collective hexagonale semble avoir depuis longtemps oublié ces événements, de manière à ne pas avoir à mettre au même degré de gloire les vainqueurs blancs de la Bastille et des Tuileries, et les vainqueurs noirs des planteurs de Saint-Domingue (mais aussi des Anglais) et, plus tard, des Français de Bonaparte. Une chronologie détaillée complète utilement cet essai. " Le livre d'Yves Benot figurera parmi les plus neufs, et aussi les plus actuels, parce qu'à travers l'Histoire, il nous parle d'aujourd'hui. Cet épisode "colonial" de la Révolution a été constamment méconnu dans notre mémoire collective, et l'a été aussi, paradoxalement, par les historiens. " L'HUMANITÉ. " L'ouvrage d'Yves Benot permet de faire émerger un " impensé " de notre histoire, cette figure de l'Autre, intégrée jusqu'à l'ignorance. " LE MONDE DIPLOMATIQUE