Bove : Mes amis
Victor Bâton vit seul, dans une chambre de bonne miteuse, avec pour unique revenu une pension d’invalidité. Traîne-savates, il erre chaque jour dans Paris dans l’espoir de faire de nouvelles rencontres. La ville le renvoie à son extrême solitude, et agit en même temps comme une ouate protectrice. Mais chaque tentative de lier une relation est un échec. Et pour cause. Obnubilé par sa quête impatiente d’amitié, il fausse tout rapport, et projette sur ceux qu’il croise sa propre mesquinerie.
Dans un style faussement simple, avec un « sens du détail touchant » selon Beckett, Emmanuel Bove dessine le portrait de cet antihéros agaçant autant que fascinant, et dépeint par touches, d’une précision extrême, la misère solitaire, le quotidien, l’absurdité de la condition humaine. D’une grande modernité à sa parution en 1924, ce texte, très salué à l’époque, a influencé beaucoup de nos contemporains.
Postface de François-Henri Désérable