Illouz : Le symbolisme
Le 18 septembre 1886, sous la plume du poète Jean Moréas, paraît dans Le Figaro « Un manifeste littéraire » qui marque la naissance du symbolisme.
Mais bien au-delà de cette école composée d’écrivains aujourd’hui largement oubliés, un plus vaste mouvement se dessine, qui essaime dans l’Europe entière et trouve des échos dans l’ensemble des arts. Le moment où s’affirme cette constellation d’artistes n’a pourtant pas de frontières stables : parce qu’elle s’établit pour une part sous le patronage déjà lointain de Rimbaud et de Baudelaire, mais aussi parce que, plutôt que de brutalement disparaître, elle va lentement s’étioler dans une crise qui durera jusqu’à la Première Guerre.
L’objet de ce livre est donc de retracer dans toutes ses nuances l’histoire de ce mouvement, mais aussi de présenter sa doctrine, qui doit beaucoup à Mallarmé, de dégager les grands thèmes d’un imaginaire où s’exprime un idéalisme diffus, et de donner à comprendre l’évolution formelle qui l’accompagne et se manifeste en particulier par l’apparition du vers libre. Ce qu’analyse et présente ainsi ce volume qui se referme sur une anthologie de textes théoriques de l’époque, c’est l’invention d’une nouvelle modernité à laquelle le xxe siècle sera, malgré tout, largement redevable.coll.
coll. références
éd.mise à jour