Laurain : Carrefour des nostalgies
François Heurtevent a perdu les élections. Il n'est plus que l'ex-député maire Heurtevent. Un citoyen ordinaire. Son téléphone ne sonne plus et son agenda est désormais vide. Depuis sa défaite, des souvenirs se bousculent dans sa tête. Principalement ceux liés à André Dercours, dit « Derk », un vieux routier de la politique, auprès duquel il commença sa carrière au début des années quatre-vingt. Parmi les cartons qui reviennent de sa mairie, il découvre une photo de classe du cours Levert, vieille de trente ans, sur laquelle il a du mal à se reconnaître. En proie à la mélancolie, une question lui traverse l'esprit : que sont devenus les adolescents de la photo ? Le voilà qui s'installe dans l'ancien appartement de Dercours et convoque un ami des services secrets pour retrouver les coordonnées de ses anciens camarades. Clément Jacquier est devenu réalisateur de films érotiques, Delphine Poisson est coiffeuse, Jérôme Auberpie est entré dans les ordres. De rencontres en hasards, sa promenade le mènera jusqu'aux comptes à numéro de Genève, jusqu'aux secrets qui n'auraient jamais dû être dévoilés. Ceux qui dorment dans les vieux dossiers et parfois même dans les puces des ordinateurs. Après Ailleurs si j'y suis (prix Drouot 2007) et Fume et tue (2008), Antoine Laurain signe avec Carrefour des nostalgies un roman sur le temps qui passe, à la fois doux-amer et chaleureux, où le piquant du récit le dispute à l'intelligence de l'intrigue.