Horan-Koiransky : Journal d'un interné. Drancy 1942-1947
"J’écris ceci pour moi. Pour me libérer d’une obsession. […] Je suis intoxiqué de Drancy, saturé. Toutes ses images – j’en ai fait des centaines, peut-être un millier – me sont familières ; elles sont impressionnées dans ma pensée, et mes yeux les reconstituent. Je dors encore sous leur maléfique influence. Je n’ai que ce moyen de leur échapper ; les fixer sur le papier. […] Je dois dire pour ceux qui ne le peuvent. […] Et que mes compagnons et les autres me pardonnent si je ne réalise que partiellement ce travail épouvantable."
Georges Horan-Koiransky est l’auteur d’un livre d’estampes Le camp de Drancy (seuil de l’enfer juif), publié en 1947. Ce véritable « témoignage graphique » a fait connaître ce dessinateur interné. Mais il est aussi l’auteur d’un journal récemment découvert et inédit, que nous publions ici. Il a écrit ce texte exutoire et cathartique juste après sa libération en mars 1943. Ce document, aux indéniables qualités littéraires, éclaire d’un jour nouveau ses dessins et apporte des éléments majeurs pour mieux comprendre un moment clé de l’histoire du camp de Drancy : l’été 1942.
Ce texte est présenté et commenté par l’historien Benoît Pouvreau, chercheur au service du patrimoine culturel du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis avec une préface de Thomas Fontaine, directeur du musée de la Résistance nationale.Livre publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la shoah, du CD93 et de la SNCF.