Mourlevat : Sophie Scholl : "Non à la lâcheté" (nouv. éd.)
"Elle demande un billet aller-retour pour Stuttgart. Elle devrait pouvoir le faire sans angoisse, mais au moment de parler, il lui semble que sa voix se trouble et la trahit.
C'est à cause de son coeur qui cogne et de son estomac qui se vrille. Elle doit se battre chaque fois avec la même incontrôlable peur. Elle voudrait passer inaperçue, devenir invisible.
Or il lui semble qu'elle occupe tout l'espace, qu'on ne voit qu'elle dans cette gare.
La poignée de la valise lui brûle les doigts. Car la menace est partout, qui rôde : les soldats de la Wehrmacht, la police criminelle, la Gestapo. Aussi longtemps qu'elle tient cette valise au bout de son bras, elle est en danger de mort. Et elle le sait."