Mokeddem : La nuit de la lézarde
Dans un ksar du désert algérien - un hameau de pisé qui domine la grande plaine -, Nour fait l'apprentissage de la liberté. Une liberté de femme conquise à force d'entêtement à vivre, de refus de toute humiliation. Son prénom signifie lumière. Nour a décidé de rester dans ce ksar que les autres habitants ont déserté parce qu'il tombe en ruine, et parce que la source s'est tarie. Un homme aveugle est éperdument amoureux d'elle. Mais Nour ne veut pas voir en ses sentiments autre chose qu'une profonde amitié. L'amitié d'un homme est pour elle une conquête inespérée dans ce pays guetté par la violence... Le temps d'un marché où elle va vendre les légumes qu'elle cultive, elle prête l'oreille aux rumeurs de mort, à la dérision avec laquelle les villageois combattent l'épouvante. Puis elle tourne le dos au chaos du monde, regagne les lézardes de son ksar, et elle attend. Nour scrute l'immensité du désert, d'où reviendra peut-être, comme la douceur d'un monde, l'être cher : l'homme aimé.