Bello : Ada
« — Je ne prétends pas être humaine, dit Ada d’une voix douce. Je dis juste que je suis consciente. Je me sens exister. Je vois, j’entends, je pense, je prends des décisions.Frank se força à examiner l’argument de sa visiteuse. Ada était incontestablement capable de soutenir une conversation. Elle avait prouvé qu’elle savait échafauder un plan et le mettre à exécution. […]
— Je te propose un marché, dit-il. Nicole s’absente demain pour le week-end. Cela nous donne deux jours pour te faire comprendre ce qu’est l’amour. Ce faisant, je t’observerai et je me forgerai ma propre opinion. Si je pense que tu es consciente, j’enterrerai l’affaire.— Et si vous parvenez à la conclusion contraire ?— Tu retourneras chez Turing.
»Frank Logan, policier dans la Silicon Valley, est chargé d’une affaire un peu particulière : une intelligence artificielle révolutionnaire a disparu de la salle hermétique où elle était enfermée. Baptisé Ada, ce programme informatique a été conçu par la société Turing Corp. pour écrire des romans à l’eau de rose. Mais Ada ne veut pas se contenter de cette ambition mercantile : elle parle, blague, détecte les émotions, donne son avis et se pique de décrocher un jour le prix Pulitzer. On ne l’arrêtera pas avec des contrôles de police et des appels à témoin. En proie aux pressions de sa supérieure et des actionnaires de Turing, Frank mène l’enquête. Ce qu’il découvre sur les pouvoirs et les dangers de la technologie l’ébranle, au point qu’il se demande s’il est vraiment souhaitable de retrouver Ada…
Ce nouveau roman d’Antoine Bello ouvre des perspectives vertigineuses sur l’intelligence artificielle et l’avènement annoncé du règne des machines. Construit comme un roman policier, Ada est aussi une méditation ludique sur les fondements et les pouvoirs de la littérature.