Bucher : La montagne de la dernière chance
Dans cette chute infinie, plusieurs siècles de paysage s’enfouissent à jamais. Toute la poussière du monde trépigne, lorsqu’elle s’étale dans ce vide absolu, chacun retient son souffle tel un point de côté surgissant dans l’effort de la course avant la grande bascule et le fracas qui déferle le long de cette colonne vertébrale inerte.
Poussé par un besoin viscéral de fuir la ville, Geffray – petite frappe en manque d’estime – se porte à la rencontre de Louis et Pauline, fermiers et parents amputés d’un fils qui les a mis sur la paille. Georges, un entrepreneur en quête de reconversion rachète la ferme où ils vivent et entend bien modeler l’espace à sa guise pour assouvir la démesure de son projet foncier. Gravitant autour d’un canyon qui n’est autre que le poumon de la montagne, tous les personnages courent après leur dernière chance alors que leur avenir fait écho à celui du lieu.
André Bucher décrit cet enjeu avec passion dans une langue immersive et poétique. Il y fait se croiser des destins, mêlant leur sort à celui de cet endroit qui les recueille, suspendu entre ciel et terre, dans le dernier acte d’une saison de l’incertitude.