Desbiolles : Une femme drôle
Cette « femme massive tout en noir, sans maquillage, sans mèche affriolante, les cheveux tirés et la robe noire comme une paysanne », c’est Zouc.
Maryline Desbiolles l’a découverte un jour à la télévision, dans les années 70. Depuis, elle ne l’a jamais quittée.
Zouc, cette comédienne étrange, pourvue d’un accent suisse et d’une voix capable de monter très haut dans les aigus lorsqu’elle se livre à l’une de ses incarnations : en scène, elle est à la fois la petite fille capricieuse, la mère exaspérée, la maîtresse d’école, la paysanne du Jura… Zouc, drôle à faire peur.
En suivant le fil de son obsession, Maryline Desbiolles explore son propre passé. Souvenirs d’une enfance niçoise – la place Masséna, les camarades de classe –, mais aussi savoyarde, avec la campagne où l’on passe les vacances, les odeurs fortes, le lapin qu’on saigne. Et le portrait de sa mère, cette « femme drôle », si différente de Zouc, et pourtant si proche, comme une image inversée.
Qu’est-ce que le féminin lorsqu’il se cache tout en s’exhibant ? Peut-être la « Dame à l’écureuil et à l’étourneau », dont Holbein a fait le portrait, connaît-elle la réponse.