Maubert : Visible la nuit
Été 1976, été de canicule, à Paris. Mao-Mao, vingt ans, passionné d’art, survit en exerçant des petits boulots. Dans le quartier des Halles, il croise tout un monde d’écrivains, d’acteurs, de galeristes, de musiciens, de prostituées et de punks. Parmi eux, Robert, un artiste, un vrai, un pur. Leur amitié a la fulgurance de l’évidence, de celle qui unit les rêveurs lucides et les paumés déterminés. Robert a deux fois son âge. Il n’est plus l’artiste en vogue qu’il était, le milieu se détourne de lui. Il se réinvente sans cesse, ne renie rien de sa liberté de création. Happé à sa suite, Mao-Mao vit ses premières aventures artistiques. Pour Robert, ce seront les dernières. Mao-Mao va l’accompagner dans sa course vertigineuse de vie et de mort, dans les gerbes de paillettes de ses derniers tableaux et au son du rock. Jusqu’à la veille de son suicide, en août 1980. Visible la nuit est le roman d’une époque traversée par la fi gure flamboyante de Robert Malaval et disparue avec lui. Malaval n’était pas un personnage de fiction, il se voyait lui même en héros et en artiste maudit, dans les marges du Paris de la fin des années 1970.
Franck Maubert, né en 1955, écrivain, est l’auteur de romans: Est-ce bien la nuit? (Stock), Près d’elles (Flammarion), et de livres d’art: L’odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux. Conversations avec Francis Bacon (Mille et une nuits), Le Dernier Modèle (Fayard, prix Renaudot essai-2012).