Bartelt : Le fémur de Rimbaud
Majésu Monroe est brocanteur. Il propose à sa clientèle des objets ayant appartenu à des célébrités : un portrait du Christ à la mine de plomb dessiné par un officier romain, une chaussette – trouée – de Rimbaud, et mille autres raretés qui sentent à la fois l’escroquerie et la poésie. Très sûr de sa haute valeur, Majésu rencontre un jour Noème, fille d’un couple richissime, bien décidée à faire payer à ses parents les crimes de la bourgeoisie (Noème est devenue communiste, et sa mère a bien souffert de voir Staline la supplanter dans le cœur de sa fille). L’amour naît instantanément, basé sur une même haine des riches, un même penchant pour l’alcool et une même absence de scrupules : le mariage est inévitable. Mais, à la mort accidentelle des parents de Noème, les projets du couple tournent court : un énorme héritage est en jeu, et soudain le principe de la communauté des biens paraît moins attrayant. Pire qu’une guerre civile, la guerre conjugale commence.
On retrouve ici l’imagination retorse de Franz Bartelt, sa verve anarchisante et son style impeccable, pour la plus grande hilarité du lecteur.