Simenon : Le déménagement
C ’était la seconde nuit. Il était resté éveillé aussi longtemps qu’il avait pu, gardant longtemps les yeux ouverts. Les volets métalliques laissaient passer entre leurs lattes un peu de la lumière crue des deux lampes électriques qui éclairaient la rue, au-delà de la pelouse. Blanche dormait. Elle avait la faculté de s’endormir dès qu’elle se mettait au lit. On aurait dit qu’elle faisait son trou, comme les animaux. Elle remuait pendant quelques instants, s’enfonçait dans le matelas, s’enfouissait la tête dans l’oreiller.