Claudel : Jean-Bark
« J’ai connu un Jean-Marc. Il y en avait au même moment des dizaines d’autres. J’en suis sûr. J’aimais ta géométrie variable, que je n’ai jamais constatée mais que je supposais. Tu avais l’art de l’adaptation. Ce qui t’importait, c’était moins toi-même que celui qui te faisait face. Tu ne te mettais jamais en avant. Tu faisais exister l’autre. Il devenait à ton contact l’être soudainement le plus important. Tu étais changeant, arc-en-ciel. Je te soupçonnais de pouvoir dire à l’un quelque chose et au suivant son contraire. Aucune hypocrisie dans cela. Tu n’étais pas là pour juger des opinions. Tu nous prenais comme nous étions. Tu nous donnais ce que nous espérions trouver. Tu savais, pour l’être toi-même, qu’un auteur est plus fragile qu’une libellule. Il te fallait tout simplement préserver les conditions dans lesquelles ses ailes pouvaient continuer à se déployer, fines et somptueuses. »