Deshors : Le transfor
Bô est sourd « sévère » : appareillé d’une oreille et complètement sourd de l’autre. Un handicap invisible qui l’isole du reste du monde mais ne l’empêche pas de suivre une scolarité normale, en classe de troisième. Si ce n’est un prof d’allemand odieux qui le traite comme un demeuré. Souvent, Bô se réfugie sur le toit du transformateur, terrasse suspendue entre la cité et les bas quartiers de la ville, pour y dessiner. Un jour, il trouve l’endroit squatté par Angela, une magnifique brune teigneuse, qui semble attirer les ennuis au collège... Une bande de garçons s’acharne contre elle, colportant la rumeur qu’elle est une véritable « pute ».
Drôle de rencontre que celle de ces deux-là, qui décident sur un coup de tête d’aller voir la mer, par le premier train pour Marseille. Pour éviter les contrôleurs, les fugueurs descendent en gare de Valence. De là, cap sur la montagne, et une cabane perdue près d’une chèvrerie. Deux jours, comme des vacances, loin de tout et de tous... Un aller sans retour pour Angela. Une violence contenue qui s’apaise au contact de la nature. Une plongée dans l’univers des sourds appareillés : un constant va-et-vient du brouhaha de la vie quotidienne au silence absolu.
Un roman sensible édité en 2003, et que nous avons décidé de ressortir avec une nouvelle couverture de Claude Cachin.