Blaise Cendrars - Henry Miller : Correspondance 1934- 1959. Je travaille à pic pour descendre en profondeur
Dès 1934, Blaise Cendrars (1887-1961) a précieusement conservé les multiples lettres envoyées par son ami Henry Miller (1891-1980), et ces enveloppes aériennes américaines, couvertes d’encres verte, rouge ou noire ont reçu réponse jusqu’à Big Sur, en Californie. Cette relation à l’écrivain américain fait partie des rares amitiés littéraires de Cendrars, lui qui avait révélé dès 1935 le caractère fondateur de Tropic of Cancer.
La plume de ces deux géants de la littérature du XXe siècle court par-delà l’océan durant vingt-cinq ans, à un rythme très régulier. En toute liberté de ton et de forme, les lettres se composent au gré des humeurs, des rencontres, des phases d’écriture ou de lecture. Elles dessinent en filigrane une image de chacun moins rabelaisienne que celle, publique, qui a fait d’eux des doubles de leurs œuvres.
Reflet d’une profonde complicité, la correspondance que nous présentons est faite pour ravir, comme Cendrars l’imaginait déjà à propos de l’essai que Miller lui consacrait en 1951 : « Moi, ce qui me réjouit, c’est de me trouver avec vous sous la même couverture, comme si l’on faisait une bonne blague aux copains !… »
En écho à la correspondance, la présente édition enrichit le dialogue des deux artistes avec quelques lettres adressées à des proches et, par résonance, elle met à disposition les textes d’hommage qu’ils se sont adressés, entre 1935 et 1956.
Lettres présentées par Christine Le Quellec et Jay Bochner