Clancier : L'éternité plus un jour
L'éternité plus un jour, telle est, dans la comédie de Shakespeare Comme il vous plaira, la réponse d'Orlando à Rosalinde qu'il aime et qui lui demande combien de temps il voudra d'elle. Ainsi, Henri Verrier pensera qu'il lui faudrait «l'éternité plus un jour» pour vivre pleinement son amour avec Élisabeth, la jeune actrice, et pour délivrer, avec ses amis, le monde de la part de ténèbres qu'il présentait à leurs yeux de vingt ans. Mais, au terme du récit qui évoque les rêves, les espoirs, les combats, les tourments de toute une génération, des années 1930-1939 à 1968, le héros avouera : «Ma vie, l'amour, notre vie n'aura été qu'un seul jour sans l'éternité, sans cette éternité de tendresse ; de juste joie qui nous était promise et nous a été volée.»
«Une fois embarqués, nous avons l'impression de naviguer sur un fleuve, d'être portés par un courant qui a une pente et une force, qui se précipite puis s'élargit... Un fleuve, oui, le fleuve de la vie, reconnu, épousé à force de sincérité et d'amour, de contrôle et de perspicacité profonde. Prenez votre temps, ou plutôt donnez-le à cette longue, longue lecture, vous ne le regretterez pas.»
Robert Kanters.