Wajsbrot : Pour la littérature
On a beaucoup parlé, et on parle encore, d'une crise de la littérature. A cette crise, on donne toutes les raisons - le système, la télévision, l'époque, la société...- toutes, sauf une rarement évoquée.
Cette crise de la littérature, ne faudrait-il pas, en effet, en chercher la cause du côté de ceux qui la font, du côté des écrivains.
Vidée de son contenu, la littérature n'est trop souvent qu'une enveloppe vide, au point que même le mot a disparu de l'usage, pour laisser place à l'écriture, au fait d'écrire. Pour sortir d'une telle impasse, il suffit d'en revenir à la littérature, et pour en revenir à la littérature, il suffit d'y croire. On pourrait penser que c'est bien le minimum qu'un écrivain puisse faire, mais à l'ère du soupçon et de la dérision, c'est encore un maximum.