Patricola : Michel Houellebecq ou La provocation permanente
Et sil n'en fallait qu'un, ce serait celui-là : Michel Houellebecq, bouc-émissaire favori des lettres françaises, autopromu démolisseur du roman contemporain, maître des provocations et écrivain maudit Et si, loin d'être le petit-fils putatif de Céline, l'auteur de Plateforme n'était qu'un produit de la société du spectacle ?
Exilé volontaire, misanthrope déclaré, Houellebecq est également LE produit marketing du moment, qui de vils sentiments fait bonne littérature et de non-conformisme profession, « surfant avec maestria sur l'imaginaire majoritaire ». Car comment expliquer qu'un revuiste inodore soit aujourdhui l'écrivain le plus sulfureux, le plus mystérieux et le plus honni, mais également le plus coté sur le marché et le plus courtisé par les médias ? Par quels canaux quitte-t-on un fanzine confidentiel pour décrocher des contrats à 7 chiffres ? Comment passe-t-on de la poésie underground au roman sensationnel ? Houellebecq, en somme, est-il un imposteur génial surjouant son rôle d'épouvantail, ou bien un monstre sacré, sociologue impitoyable de l'ère mondialisée ?