Maulin : Les lumières du ciel
Paul-Emile Bramont n’est pas un foudre de guerre. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne voue pas au travail la vénération exigée par l’époque. Prince des ratés, il explore avec élégance et sérénité les bas-fonds de l’ambition, passant d’un hôtel miteux à un boulot minable et d’une combine louche à une tentative lamentable de braquage. Accompagné de son copain Momo, dj de patinoire de son état, et Bérangère, la femme d’un chirurgien plasticien, sa maîtresse du moment, ils partent rejoindre un hameau dénommé Jérusalem, un lieu où la loi du marché n’existe pas. On y boit sous les étoiles, on y lance des grenades pour combattre des chimères et les nuits sont enchantées. Ils y croiseront un curé anarchiste, un clochard amoureux des armes à feu et un militant primitiviste radical, tous en guerre contre le monde moderne et toute forme de production.
Observateur fidèle de la déliquescence générale, Olivier Maulin nous livre un roman drôle et cruel sur l’état actuel des mœurs et laisse entrevoir qu’un autre monde est possible, un monde auquel il faut d’ores et déjà se préparer. « Car qui sait s’il ne sera pas bientôt plus important de savoir traire une vache que de tracer des lignes de codes » ?