Cent Poèmes de Paul Verlaine
Dans un choix de Jean-Baptiste Baronian, la poésie de Verlaine est magnifiée par les peintres : Watteau, Goya, Renoir, Toulouse-Lautrec...
Verlaine est un poète à part.
Il n'est pas un parnassien, il n'est pas un symboliste, il n'est pas un décadent, il n'est pas un émule de Victor Hugo ni un émule d'Alfred de Musset, il n'est pas davantage un disciple de Gérard de Nerval ni un disciple de Charles Baudelaire, et il n'est pas non plus le double assagi d'Arthur Rimbaud. Non, il est lui-même, prodigieusement et totalement lui-même, et il est à lui seul tous ceux qui l'ont influencé et tous ceux qu'il a surpassés grâce à son génie poétique.
La cadence de ses vers, leur métrique, leur musique, leur harmonie, leur incandescence n'ont aucun équivalent, quand bien même, sur certains points de détail, elles donneraient quelquefois l'impression d'avoir été empruntées ici ou là, de constituer d'habiles démarquages. Le cas est unique, exceptionnel, dans toute l'histoire de la littérature de langue française : avec des riens, avoir écrit des poèmes d'une luminosité éblouissante, d'une perfection inouïe.
Et avec ces riens, ces "éclats de chair", être parvenu à transcender les âges, les écoles, les genres, les engouements et les modes.