Benchetrit : Chroniques de l'asphalt 2/5
Dans ce deuxième volume des Chroniques de l’asphalte, Samuel Benchetrit a décidé de se livrer davantage. Après l’adolescence en banlieue, voici l’arrivée à Paris, et l’époque des petits boulots…
Occupant les différents terrains artistiques au fil de ses humeurs, flirtant un jour avec le statut d’icône générationnelle, un autre avec celui de porte-parole des banlieues ou encore d’artiste rebelle sans pour autant jamais se laisser coller une étiquette, Samuel Benchetrit est un électron libre qui brouille sans cesse les pistes.
Une fois quittée la banlieue du premier volume de ses Chroniques, l’auteur découvre Paris, le vrai, avec sa beauté époustouflante. Il raconte les années de galères – apprenti photographe le jour, livreur de pizza la nuit –, de rencontres saugrenues en maladroites conquêtes amoureuses, en passant par l’épisode tragique de la mort de Karim, son ami d’enfance. Benchetrit reprend ici, sans se répéter, l’astucieux système mis en place dans le recueil précédent, où les nouvelles s’enchaînaient à la façon d’une visite des différents étages de la tour. Cette fois, c’est le vocabulaire du photographe qui sert à découper le récit. Chaque souvenir est comme un cliché (50 ASA, 3200 ASA, Impression, Surimpression, Négatif, Positif ) surgissant de la mémoire de l’auteur. Se dévoile ainsi une jeunesse solitaire, drolatique et désespérée, toujours aussi marginale, qui s’achève par une rencontre magique : celle d’une actrice.
Confirmant au fil de ce nouveau recueil une véritable maîtrise de la nouvelle, l’auteur dessine les contours d’un insolite projet autobiographique. Du rire au désespoir, en passant par la mélancolie, la nostalgie, la perplexité, ce volume ressemble étrangement à la vie.